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LE PROJET DÉHISCENCE

En botanique, le terme déhiscence désigne l'ouverture spontanée d'une structure végétale, une fois sa maturité arrivée, pour en libérer son contenu. Renvoyée à de nombreux types de fruits, elle désigne le moment où ils s'ouvrent pour libérer la graine - ou le pollen - et la disperser.

Symbole de maturité mais aussi symbole de fécondité, la déhiscence révèle d’abord le surgissement incroyable de la vie capable de se déployer et de se diffuser, de faire surgir d’elle des forces nouvelles.  

A travers les cycles de conférence Déhiscence, nous voulons pareillement ouvrir des brèches dans la conscience pour mieux comprendre ce qui est et ce qui nous arrive, à l’heure où beaucoup ne voient plus très clair et où beaucoup craignent l’avenir. En invitant des penseurs de notre temps à nous aider à prendre du recul, nous voulons ré-ouvrir les possibles et rallumer des étoiles. 

Des rencontres pour grandir en conscience et réparer le tissu déchiré du monde

Au-delà du vacarme et du chaos des actualités immédiates, il nous faut retrouver le sens de l’émerveillement et l’enthousiasme, pour construire ensemble un monde plus à la mesure de ce que nous pouvons attendre de l’humain. 

Nous pouvons être une génération, simple victime du temps, simple spectateur d’un processus apparemment aveugle et incontrôlable emportant tout sur son passage, la nature et l’homme, le présent et l’avenir, ou bien nous pouvons être une génération, consciente des trésors et des dérives passées, qui saura trouver en elle l’inspiration, la force et la paix pour construire un monde plus juste et plus harmonieux. Nous pouvons être une génération que nos descendants célèbreront comme ceux qui auront répondu présent à l’appel de la vie et à l’appel de la conscience. 

​Pour cela il nous faut construire un nouveau récit qui génère de l’espoir et le désir de s’engager, un récit qui ne cède pas au fatalisme ni au découragement et qui sait qu’il y a au cœur de la vie les ressources et les forces pour surmonter les obstacles qui peuvent paraître les plus insurmontables. Loin de chercher à vendre du rêve, il s’agit de se rapprocher au plus proche du réel là où germe en silence une forêt loin du vacarme des arbres qu’on abat.

Il y a, comme le pensait Bergson, une force créatrice au cœur de la vie et de nos vies qui interdit de renoncer à l’impossible et de succomber au désespoir et à la misanthropie. A nous de lui faire de la place. 

C’est dans cet esprit que notre association, nouvellement créée, a voulu fonder les soirées Déhiscence.

Elle est présidée par deux philosophes : Jonathan Oberli et Reza Moghaddassi et elle est composée uniquement de bénévoles. 

Déhiscence n’est liée à aucun parti politique ni à aucune confession religieuse.

Une approche non dogmatique et respecteuse de la conviction de chacun

Aucun des fondateurs de Déhiscence n’a une doctrine toute prête et dogmatique qu’il voudrait diffuser. Nous souhaitons au contraire, avec tous les acteurs et les penseurs, aux visions diverses, contribuer à élaborer une pensée complexe.  Le diagnostic de la situation existentielle et spirituelle qui est la nôtre et les recommandations et solutions envisageables sont à mettre sur la table et chacun, avec sa liberté de conscience, éclairé par les analyses croisées, pourra tracer son chemin. Ce qui nous unit c’est le désir et l’enthousiasme d’œuvrer pour le bien à partir des situations concrètes qui sont les nôtres.  Nous voulons donner l’envie aux générations d’aujourd’hui de devenir le changement qu’ils veulent pour le monde et de tracer un chemin d’espérance, chacun dans son domaine.

Eclairer, c’est chercher à produire une plus grande lucidité mais c’est aussi ouvrir un horizon lumineux pour notre humanité. Si nous avons besoin de penseurs, nous avons aussi besoin des artisans de l’avenir qui ouvrent les voies vers une société plus respectueuse de la vie, enseignés par les erreurs du passé et conscients des blocages du présent.

Persuadé que l’avidité, la brutalité, l’absurdité et la fatalité ne peuvent avoir le dernier mot, Déhiscence convoquera aussi bien toute la sagesse que les mondes anciens ont à nous offrir que les lumières de la modernité pour retrouver le sens de l’émerveillement et l’enthousiasme, pour construire ensemble un monde plus à la mesure de ce que nous pouvons attendre de l’humain.

 

 

Persuadé que toute transformation extérieure suppose d’abord une maturation intérieure Déhiscence cherchera à entretenir :

  • Le sens du dialogue et de la compréhension fondée sur le partage de notre commune condition humaine. En se hissant au-dessus de nos murs de certitude ou de nos barrières mentales, nous pouvons envisager un tel dialogue.

  • Le sens de notre relation avec tout ce qui vit et respire autant qu’il est en notre pouvoir. Cela suppose de chercher à comprendre tous les processus en nous-mêmes et dans le devenir collectif qui ont conduit à briser ce sens de la relation, avec nos semblables humains bien évidemment mais aussi avec l’ensemble du vivant. C’est donc aussi chercher à refonder des pratiques et des modes d’organisation en cohérence et en conscience.

  • le sens du sacré, non celui qui conduit les hommes à se croire supérieurs aux autres mais celui qui nous conduit à devenir plus ouvert et plus émerveillé, non celui qui fait des hommes les propriétaires de la vérité mais celui qui fait des êtres humains des cœurs plus aimants, non celui qui  gonfle d’orgueil mais celui qui nous rend toujours plus humble, non celui qui nous rend trop sérieux pour rire, trop fier pour pleurer ou trop pensif pour parler mais celui qui nous rend plus vivant et plus attentionné, non celui qui est trop loin pour nous toucher mais celui qui est suffisamment près pour nous bouleverser.

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